Ce nouvel organisme appréhendera les enjeux économiques et sociétaux du travail indépendant.
Les nouvelles formes d’emploi (auto-entrepreneuriat, portage salarial, etc.), on le sait, se développent de plus en plus. Elles deviennent tellement un mode de vie que huit personnalités impliquées sur le sujet – dont François Hurel, le président de l’Union des auto-entrepreneurs, Dominique Restino, le président de la CCI Paris, et Emmanuelle Barbara, associée gérante du cabinet d’avocats August&Debouzy – viennent de créer le premier Observatoire du travail indépendant (OTI). La mission de cet organisme? Collecter et analyser les données se rapportant au travail indépendant en France comme à l’étranger. Une tâche complexe, quand on sait que sa cinquantaine de membres (des experts économiques, académiques, politiques et syndicaux) n’a pas réussi à s’accorder sur une même définition du travail indépendant.
Consultation publique
«Cette difficulté a conduit à d’importantes divergences statistiques puisque, selon une étude du cabinet de conseil McKinsey, l’Hexagone compte 13 millions de travailleurs indépendants quand l’Insee en recense 2,8 millions», pointe Guillaume Cairou, président du groupe de portage salarial Didaxis-Hiworkers et cofondateur de l’OTI. Une complexité qui n’empêche pas l’OTI d’être à pied d’œuvre. Une campagne d’auditions, destinée à recueillir l’expertise d’une centaine d’acteurs institutionnels et privés – dont Pôle Emploi, la direction des études du ministère du Travail ou encore Upwork, la plateforme de travailleurs indépendants américaine – a déjà démarré.
À partir de ces éléments, l’OTI formulera des préconisations en matière de protection sociale, formation professionnelle, droits attachés à la personne, afin de favoriser le développement des nouvelles formes d’emploi. Avant de les adresser aux pouvoirs publics, ces recommandations seront soumises aux travailleurs indépendants dans le cadre d’une consultation publique menée par l’OTI. «Notre ambition est aussi de réussir à porter un nouveau regard sur le travail, sur l’actif, et accompagner la transition que nous sommes en train de vivre», assure Guillaume Cairou.
Article LeFigaro par Corinne Caillaud