L’invitée de la première émission du BCFE édition 2021 est Sarah Chouraqui, directrice générale de Too Good To Go, l’application anti-gaspillage alimentaire. Véritable phénomène de société, elle revient sur le succès de sa startup.
Quand avez-vous démarré l’aventure TGTG?
Le projet Too Good To Go a été créé en 2016. Au départ, nous étions 7, maintenant nous sommes près de 100 collaborateurs à travailler autour de cette plateforme anti-gaspi. Nous sommes également présents à l’international.
Quand on parle du gaspillage alimentaire, c’est quoi ?
Le gaspillage alimentaire c’est toute la nourriture produite qui va être détruite, aussi bien chez les particuliers que chez les restaurateurs et la grande distribution. En France, cela représente chaque année 10 millions de tonnes de produits jetés, dont 1,2 million pourraient encore être consommés.
Comment fonctionne Too Good To Go?
Notre plateforme met en relation des commerçants qui vont avoir des invendus, avec des habitants du quartier qui vont pouvoir sauver ces invendus à prix réduits. Le principe, c’est de pouvoir géolocaliser près de chez soi, des commerces que l’on ne connaît pas forcément pour venir récupérer un « panier magique », composé de produits que l’on ne choisit pas à l’avance. Grâce à TGTG, les consommateurs donnent une nouvelle vie à ces produits qui auraient fin à la poubelle.
DLC ou DDL, quelle est la différence ?
La DLC ou Date Limite de Consommation, c’est le fameux à consommer jusqu’au, que l’on retrouve sur les produits frais : viandes, poissons, produits laitiers… En dehors de cette date, le produit peut présenter un risque pour la santé, donc il ne faut pas le consommer.
La DDM ou Date à Durabilité Minimale, correspond quant à elle au à consommer de préférence avant le. Au-delà de cette date, les produits peuvent avoir subi des altérations : texture, goût… Mais manger ces produits après la DDM ne présente aucun risque pour la santé.
Ces dates sont responsables de 20% du gaspillage alimentaire, car le consommateur ne comprend pas assez clairement s’il lui est possible de dépasser les dates indiquées sans que cela soit dangereux pour sa santé.
Que proposez-vous pour permettre aux Français de mieux comprendre ces dates ?
Il faut savoir que près de 52% des Français ne savent pas faire la différence entre DLC et la DDM. C’est pourquoi en 2019, nous avons réuni les acteurs de la grande distribution et les pouvoirs publics autour d’un pacte qui présente 10 engagements pour lutter contre le gaspillage alimentaire. L’un de ces engagements est la mise en place d’une campagne de sensibilisation pour mieux expliquer au grand public ce qu’il y a derrière ces dates. Nous avons également proposé aux industriels de mettre en place des pictogrammes sur les produits, plus facilement compréhensibles.
Quels sont les prochains gros projets de TGTG ?
Nous avons pour ambition de lancer très prochainement un projet éducatif dont le but est d’aider les enfants à mieux comprendre le gaspillage alimentaire, car ils sont les consommateurs de demain. C’est un projet qui nous tient à cœur.