Chômage : des « mauvais chiffres » qui « ne sont pas une surprise »
Après la publication des chiffres de l’emploi qui ont fait état de 24.800 demandeurs d’emplois supplémentaires, aussi bien l’exécutif que le patronat ou l’opposition constatent que cette mauvaise statistique est cohérente avec l’état de la conjoncture.
La faute à la croissance. Ce jeudi 26 juin, Pôle emploi a publié des mauvaises statistiques sur le chômage avec 24.800 nouveaux demandeurs d’emploi.
Entre les réactions du patronat, du gouvernement et l’opposition un point commun: la logique économique de ce chiffre. Tous soulignent ainsi qu’avec la croissance nulle au premier trimestre, les chiffres de l’emploi ne pouvaient qu’être « mauvais ». Passage en revue de ces réactions.
Le gouvernement
Manuel Valls a reconnu que les chiffres « sont mauvais » tout en assurant qu’il « n’y a pas de fatalisme ». « Avec un premier trimestre marqué par une croissance et une activité atone, il ne faut pas s’étonner que les chiffres du chômage soit mauvais », a-t-il analysé.
« Le potentiel de croissance de notre pays doit se libérer pour que la confiance revienne, et avec elle l’activité et l’emploi. Nous devons libérer ce qui l’entrave », a-t-il poursuivi.
Geneviève Fioraso, secrétaire d’Etat à l’enseignement supérieur a, sur BFMTV appelé à « poursuivre l’effort ». Elle a reconnu que sur la croissance « en France, ce la redémarre plus lentement que dans les autres pays ».
Le patronat
Invité de BFM Business, Geoffroy Roux de Bézieux, vice-président du Medef et ancien président de l’Unédic, a partagé le constat du Premier ministre. « [Ces chiffres] ne sont pas une surprise ».
« On a fait 0% de croissance au premier trimestre, un tout petit plus de 0, probablement au deuxième trimestre. Il ne peut pas y avoir de croissance de l’emploi ou décrue du chômage sans un minimum de 1,5%. Donc l’Insee, comme nous, prévoit que cela va continuer si on ne change pas de politique« , a-t-il affirmé.
De son côté, Guillaume Cairou, le président du Club des entrepreneurs juge que « les chiffres du chômage sont une réalité dramatique ». « Ils doivent être un électrochoc pour notre gouvernement qui ne doit pas s’endormir ».
Les syndicats
La CFDT juge « les chiffres alarmants » et appelle le gouvernement à « redoubler d’efforts pour l’emploi ».
« Il y a désormais plus de 5 millions de chômeurs dans notre pays. Au-delà de l’augmentation préoccupante des statistiques mensuelles, ces chiffres représentent autant de situations individuelles difficiles, une absence de perspectives pour les foyers touchés par le chômage, dans un contexte économique qui ne s’améliore pas« , souligne le syndicat.
Pour Jean-Claude Mailly, numéro un de FO, le gouvernement devrait se demander s’il ne fait pas « fausse route ».
« Quand il n’y a pas de croissance économique, il ne faut pas s’étonner de la hausse du chômage. La question qu’il (le gouvernement, ndlr) devrait se poser c’est : ‘est-ce que je ne fais pas fausse route sur ma politique économique, est-ce que je ne dois pas changer de politique économique‘ »?, a-t-il déclaré sur LCI.
La CGT souligne, elle, que la hausse du chômage constitue une « urgence sociale ».
« Le gouvernement admet que ces chiffres ne sont ‘pas bons'(…) il s’obstine pourtant à poursuivre une politique économique et sociale en totale opposition avec le besoin de relancer la consommation par l’augmentation du pouvoir d’achat des salaires et des pensions des ménages et des investissements« .
L’opposition
Pour François Fillon, ancien Premier ministre UMP, ces chiffres sont « la rançon d’une stratégie économique et fiscale qui a écrasé tous les ressorts de la croissance ».
« Tant que le marché de l’emploi ne sera pas assoupli, tant que le coût du travail sera si élevé, tant que nos entreprises seront surtaxées et surchargées de contraintes, tant que la voie de l’alternance ne sera pas considérée comme une priorité, alors rien ne changera fondamentalement ».
Le député UMP et ancien ministre Eric Woerth juge que « l’augmentation des chiffres du chômage est absolument dramatique ». Il considère qu’ils sont « la résultante du manque de croissance et du matraquage fiscal ».
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