Elue en 2005 pour un premier mandat de 5 ans, Mme Parisot avait été réélue en 2010 pour un second mandat de 3 ans.
Pour contourner cet obstacle, Mme Parisot a soumis en janvier au comité statutaire du mouvement la question d’un changement des statuts.
Mais cette proposition, alors que son mandat s’achève le 1e juillet, lui a attiré de nombreuses critiques, autant sur sa volonté de se maintenir à la tête du patronat que sur le flou entretenu jusque-là autour de une éventuelle candidature.
Le président du Groupe des fédérations industrielles (GFI) Pierre Gattaz, lui-même candidat à la succession de Mme Parisot, a ainsi appelé jeudi à sortir de cette « situation de vaudeville » et à décider rapidement si Laurence Parisot pouvait se présenter à sa succession.
Egalement candidat, le patron parisien de PME Thibault Lanxade a réagi vendredi en qualifiant l’annonce de la candidature de Mme Parisot d' »erreur au regard de la lettre comme de l’esprit » des statuts du mouvement patronal.
« Nos entreprises attendent autre chose du Medef que le spectacle des intrigues et des jeux de pouvoir« , a-t-il ajouté dans un communiqué. Et de souligner que Mme Parisot a fait cette annonce « sans attendre » les recommandations du comité statutaire de l’organisation.
Ce dernier n’a pas encore émis ses recommandations sur cette réforme des statuts du Medef, mais « le fera certainement dans les deux prochaines semaines« , a déclaré Mme Parisot au Monde.
Pour pouvoir continuer à diriger le Medef, la patronne des patrons français doit par ailleurs en faire la demande officielle au conseil exécutif, qui doit proposer la ratification par une assemblée générale d’une modification des statuts.
La prochaine réunion mensuelle du conseil exécutif, composé de 45 membres, aura lieu le 18 mars.
Outre MM. Lanxade et Gattaz, l’ancien médiateur de la sous-traitance, Jean-Claude Volot, et le président fondateur du groupe Omea (Virgin Mobile), Geoffroy Roux de Bézieux, se sont déjà déclarés candidats.
Quant au patron de la puissante Fédération patronale de la métallurgie (UIMM), Frédéric Saint-Geours, il dira s’il se lance après le 6 mars.
En attendant, il a lui aussi critiqué la volonté de Mme Parisot de se représenter.
La démarche de Mme Parisot a reçu vendredi le soutien de Guillaume Cairou, président du Club des entrepreneurs. « La campagne commence et une dynamique est aujourd’hui lancée. L’ensemble des 18.000 entrepreneurs que j’ai la chance de représenter sont en route pour la victoire derrière Laurence Parisot« , a-t-il déclaré dans un communiqué.
L’élection doit être organisée au début de l’été après une campagne de deux mois.