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De nouveaux statuts proposés au Medef, une victoire pour Parisot

De nouveaux statuts proposés au Medef, une victoire pour Parisot

La présidente du Medef Laurence Parisot, qui souhaite se maintenir à la tête de l’organisation patronale, a remporté lundi une première victoire avec la proposition de nouveaux statuts par un comité des « sages ».

Ce comité de sept membres, chargé de veiller au respect des statuts du Medef, recommande à l’unanimité que le mandat du président du mouvement soit désormais systématiquement de cinq ans, sans aucune limite de nombre.

« Si le président sortant est bon, je ne vois pas au nom de quoi on lui interdirait de se représenter (…). S’il n’est pas bon, il est viré, c’est tout », a résumé le président du comité statutaire, Georges Drouin.

« Toute notion de renouvellement et a fortiori de prolongation est supprimée. Chaque élection est l’occasion d’une vraie compétition démocratique », nuancent cependant dans leur rapport les « sages », qui semblent ainsi vouloir limiter la tentation des petits arrangements. Autrement dit, « au terme des cinq ans, on repart à zéro », a souligné Georges Drouin.

Si les nouveaux statuts sont adoptés par les instances dirigeantes du Medef, ils entreront en vigueur avec effet immédiat, ce qui permettra à Laurence Parisot de solliciter un nouveau mandat, a-t-il précisé.

Les statuts actuels du Medef prévoient que son président est élu pour cinq ans et que son mandat n’est renouvelable qu’une fois pour trois ans. Laurence Parisot ayant été élue en 2005 et reconduite en 2010, son mandat s’arrête en principe en juillet.

Une bataille incertaine

Désireuse de se maintenir, au grand dam de ses rivaux, la « patronne des patrons » avait saisi le comité statutaire, qui lui a donné satisfaction après deux mois de délibération.

Les « sages » du Medef proposent également de porter à 67 ans au lieu de 65 l’âge limite des candidats au jour de l’élection.

Le conseil exécutif du Medef, qui fixe sa politique générale et compte 45 membres élus par l’Assemblée générale du mouvement, se prononcera le 28 mars sur les propositions du comité.

Mais pour que les nouveaux statuts entrent en vigueur, il faudra encore que l’Assemblée générale du Medef les vote à la majorité des deux tiers lors d’une réunion extraordinaire qui devrait intervenir fin avril.

Ce qui est loin d’être gagné, à en juger par la campagne acharnée des rivaux de Laurence Parisot -de la charge en règle aux tweets assassins et anonymes, en passant par un détournement de « La Chute », le film sur la fin d’Hitler, sur internet.

Un candidat à sa succession, Geoffroy Roux de Bézieux, a estimé lundi sur LCI qu’elle ne disposait pas de la majorité nécessaire à une réforme des statuts.

Réplique d’un partisan de Laurence Parisot, Guillaume Cairou, président du Club des entrepreneurs. « Elire le président du Medef ne justifie ni les entraves à notre démocratie interne ni de bafouer le rôle de l’Assemblée générale de notre mouvement en présumant sa décision. »

A la Poutine

Laurence Parisot se juge la plus à même de conduire la barque patronale dans l’état économique et social actuel du pays. « La vraie question est celle de l’adéquation de chacun à la situation », déclarait-elle le 1er mars dans Le Monde.

Ses rivaux crient au passage en force, quand ce n’est pas à la tentative de putsch, tandis que plusieurs membres du comité d’éthique du Medef ont récemment démissionné.

Geoffroy Roux de Bézieux défend sa propre candidature au nom du renouvellement. Laurence Parisot n’a « pas un mauvais bilan », dit-il, mais après dix ans ou plus à la tête d’une organisation patronale, « on perd la réalité du terrain ».

Au moins trois autres candidats sont sur les rangs: Pierre Gattaz, président du Groupe des fédérations industrielles, qui accuse Laurence Parisot de vouloir changer les « règles du jeu à cinq mois d’une élection » ; Jean-Claude Volot, ancien médiateur des entreprises, qui lui reproche de vouloir faire un « coup à la (Vladimir) Poutine » et le patron de PME Thibault Lanxade.

Mais le plus dangereux de tous, pour Laurence Parisot, pourrait bien être Frédéric Saint-Geours, président de la très puissante Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM), qui n’a pas encore confirmé ses intentions mais s’est signalé début mars par une charge contre la présidente du Medef.

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