Tenues jadis loin de l’entreprise, les femmes pourraient bien devenir des actrices majeures de l’entrepreneuriat français.
Les clichés sexistes qui présentent la création et le développement d’entreprises comme des affaires hors de portée des femmes ont, hélas, la peau dure. Or, il n’est rien de plus injuste et de plus faux.
Les femmes se sont elles aussi saisies des opportunités offertes par une économie qui se transforme et se numérise pour entreprendre, innover et transformer leurs idées en création de richesses et d’emplois.
L’entreprise Dell organise par exemple la septième édition de son sommet « Women’s Entrepreneur Network » en Afrique du Sud les 27 et 28 juin prochains. Ce sommet réunira 150 femmes entrepreneures et cheffes d’entreprise pour les aider « à mobiliser les réseaux et les ressources indispensables pour concrétiser et développer leurs idées ». En France, il existe des associations comme « entreprendre au féminin » ou des réseaux tels « Les Entrepreneurielles » où des femmes PDG, dirigeantes et cadres cherchent à promouvoir l’esprit d’entreprise et les valeurs de entrepreneuriat.
Les chiffres de l’INSEE indiquent que la part des femmes créatrices d’entreprises individuelles en France est passé de 30% en 1995 à 40% en 2015. A noter que le Plan d’action national pour accroitre l’entrepreneuriat au féminin, lancé par le gouvernement français en 2013, avait justement pour objectif de parvenir à 40 % de nouvelles entreprises françaises créées par des femmes en 2017.
Le dernier baromètre « Envie d’entreprendre » (mai 2016) proposé par Indivest Partners et Le Figaro nous apprend qu’il y a aujourd’hui en réalité très peu de différences dans l’envie d’entreprendre selon le genre : 34% pour les hommes et 31% pour les femmes. Qui plus est, le taux d’entreprises pérennes reste identique selon qu’elles soient créées par des hommes ou des femmes.
Bien que les femmes se sentent freinées par le manque d’expérience professionnelle (34% l’affirment contre seulement 17% des hommes), les Françaises font jeu égal avec leurs compatriotes masculins dans leur envie et leur réussite entrepreneuriales. Elles sont, bien entendu, confrontées aux mêmes problématiques et enjeux que les hommes quant aux mutations économiques de ce début de siècle. Toutefois, elles manifestent particulièrement une envie d’indépendance et de liberté.
On s’aperçoit alors que les nouvelles formes d’entrepreneuriat comme l’autoentreprise ou le portage salarial constituent des réponses adéquates à la volonté croissante qu’on les Françaises d’organiser leur temps de travail comme bon leur semble et de concilier vie familiale et vie professionnelle.