Je salue le fait que les Français continuent de créer des entreprises. Mais ces chiffres cachent une vérité qu’il ne faudrait pas camoufler : si près de 550.000 entreprises ont effectivement été créées en France en 2012, un peu plus de la moitié de ces créations ne sont le fait que des auto-entrepreneurs. Cela montre une nouvelle fois le formidable engouement des Français pour le régime de l’auto-entrepreneur mis en place le 1er janvier 2009.
Ensuite, ces chiffres révèlent que le seuil de vigilance est atteint. En effet, le mois de décembre a connu le niveau le plus faible de création d’autoentreprises, depuis l’instauration du régime. Cela constitue un avertissement. En annonçant l’amoindrissement des avantages, notamment fiscaux, de ce régime, le Gouvernement a fait reculer la dynamique entrepreneuriale pourtant initiée depuis près de 4 ans.
Par ailleurs, si plus des 3/4 des entreprises françaises ont entre 1 et 3 salariés c’est aussi et avant tout parce que le dynamisme entrepreneurial en France est encore majoritairement le fait de salariés précarisés : les chômeurs, quinquas et femmes ayant choisi d’élever leurs enfants la création d’entreprise se révèle souvent la solution pour retrouver un emploi qui correspond à leurs exigences en termes de condition de travail et de salaire.
Les Français sont tous des entrepreneurs en puissance, à condition de leur en donner les moyens. Les Français manquent de confiance en l’avenir et face à leurs difficultés financières actuelles. Nous appelons donc au nom du Club des entrepreneurs à une mutation urgente visant à favoriser l’émergence de nouvelles formes entrepreneuriales.
Le législateur doit se mettre au service des créateurs d’entreprises. C’est à ce seul prix que nous renouerons avec le chemin de la croissance. Les entrepreneurs du XXIème siècle n’attendent qu’une chose : disposer d’un large éventail de formes juridiques pour créer leur emploi en toute simplicité : l’auto-entrepreneur en fut une, le portage salarial est celle de demain.
Par MICHEL