Guillaume Cairou, serial entrepreneur et président de la Chambre de commerce et d’industrie des Yvelines, livre sept conseils à suivre pour réussir votre projet d’entreprise.
Le bien-être au travail est devenu, en quelques années, la valeur cardinale de la raison d’être du travail lui-même. Alors que de plus en plus de salariés remettent en question leur situation professionnelle actuelle, un Français sur cinq est tenté par l’entrepreneuriat. Cette aventure incomparable, associant liberté et risque, ne doit pas être entreprise à la légère. Voici sept conseils pratiques qui permettent, à chaque étape de la vie d’un entrepreneur aguerri, de croire en ses rêves et en ses projets.
1. Évaluer honnêtement sa motivation
Parmi ceux qui songent à devenir entrepreneur, nombre d’entre eux garderont cette idée comme un doux rêve, un vœu pieux. La peur de l’échec empêche souvent nombre de personnes de prendre leur risque. Pour trouver la force de franchir ce cap, important il est vrai, le néo-entrepreneur doit s’approprier le proverbe de Bertolt Brecht : “Celui qui combat peut perdre, mais celui qui ne combat pas a déjà perdu.” La motivation est alors l’élément essentiel qui déterminera si vous ferez le grand saut ou non. Assurez-vous de vouloir vivre l’aventure pleinement avant d’en accepter définitivement les termes et conditions.
2. Anticiper rigoureusement les débuts
Avoir pris la lourde décision de se lancer en tant qu’indépendant n’est évidemment pas sans risque. Pour compenser ce dernier, une bonne préparation est donc indispensable. Évitez de baser l’essentiel de votre projet sur des statistiques générales et les sondages du moment. Votre étude de marché et votre business plan constitueront la clé-de-voûte de votre projet. Etablissez-les avec des experts, d’autres entrepreneurs du même domaine d’activité.
Les frais de lancement ne doivent pas non plus être sous-estimés, quand bien même “on peut créer sa boîte avec seulement 1 euro” : conception et hébergement de votre site Internet, dépenses marketing, matelas de trésorerie, etc.
3. Choisir son statut selon son goût du risque
L’entrepreneuriat peut prendre des formes juridiques incroyablement diverses, selon les aspirations de chacun. Vous voyez tout de suite grand et aimez le risque ? Fondez votre société et incorporez directement des associés. Vous préférez commencer plus calmement en testant votre activité ? Devenez micro-entrepreneur et vous déciderez plus tard de choisir un autre statut autorisant un plus gros chiffre d’affaires.
Vous voulez entreprendre sans risque et sans devoir gérer l’administratif ? Confiez la paperasse à une entreprise de portage salarial et obtenez le statut hybride d’indépendant-salarié. Vous voulez être protégé et intégrer une communauté d’entrepreneurs ? Optez pour une coopérative d’activité et d’emploi, forme la plus évoluée de l’économie solidaire et sociale.
4. Bien s’entourer
Nous avons tous en tête des films ou des romans dans lesquels un inventeur de génie se fait voler une idée révolutionnaire par un concurrent récoltant toute la gloire, incitant à garder pour soi son idée. Dans la vraie vie, c’est très rarement le cas ! Vous êtes entouré de proches, de votre famille, de vos amis, d’autres entrepreneurs, qui veulent également votre réussite et vous aideront du mieux qu’ils le peuvent. Vous aurez bientôt des premiers clients, des fournisseurs qui pourront utilement vous faire des retours sur votre produit.
Tout votre entourage constitue un atout formidable, un creuset dans lequel perfectionner votre projet, faire mûrir votre idée, confronter votre vision parfaite de vos plans à une réalité souvent plus dure. Retenez chaque critique constructive et chaque remarque pertinente. Revoyez sans cesse votre projet, constatez les évolutions et ne refusez jamais un conseil éclairé.
5. Garder un œil sur la concurrence
Quel que soit votre secteur, vous aurez très certainement affaire à des concurrents, des entrepreneurs comme vous, qui veulent gagner tout autant que vous le cœur des consommateurs que vous convoitez. L’aventure entrepreneuriale, c’est aussi être un stratège en chef, surveiller régulièrement les actions des autres compétiteurs et répondre à ces dernières rapidement et efficacement. Et qui sait, peut-être qu’un jour, alors que vous aurez conquis votre marché, un nouvel entrepreneur voudra à son tour renverser votre paradigme… Et ce sera alors à vous de défendre votre position !
6. S’investir pleinement
Se lancer nécessite du temps et de l’énergie, surtout lorsque votre projet commence à porter ses fruits. Assurez-vous d’avoir bien mesuré les opportunités et les risques, si possible constituez-vous un petit pécule de secours en cas d’aléa. La différence fondamentale entre un entrepreneur et un salarié est que le premier ne dispose ni du confort, ni de la sécurité du second. En contrepartie, il peut changer le monde sans lien de subordination, tâche formidable qui ne reviendra jamais à un salarié. Accepter de consacrer certaines fins de soirée et certains week-ends fait partie du jeu, à vous de savoir si vous êtes prêt à faire des concessions… sans jamais mettre en péril votre santé, moteur de votre réussite !
7. Ne pas s’arrêter au premier échec
Se relever après le premier KO est parfois plus compliqué que de monter pour la première fois sur le ring. Pourtant, nombre d’entrepreneurs aujourd’hui reconnus ont commencé par connaître l’échec ! Peut-être que votre précédent projet n’était pas suffisamment réfléchi, peut-être que vous n’y avez pas consacré assez de temps. Peut-être que votre idée n’était tout simplement pas prête à émerger, et qu’un nouveau contexte favorable cette fois-ci pourra accueillir votre projet. L’aventure entrepreneuriale se vit en plusieurs manches, ce n’est pas jouer un blitz !
Bonus : revenir constamment sur ses expériences
Monter un nouveau projet, c’est bien. Le faire en ayant appris de ses erreurs, c’est mieux ! Au cours de votre vie d’entrepreneur, ne faites pas l’impasse sur la rédaction et la conservation de notes relatives à vos différents projets. Ce constant retour sur expérience doit être le plus précis et honnête possible. Ce qui a marché, ce qui a moins marché, ce qui a été un ratage monumental, ce qui serait à améliorer dans le futur, avec qui vous auriez pu vous associer, qui vous auriez dû davantage écouter… Les échecs passés ouvrent la voie de la réussite à venir, pour qui sait tracer le chemin.
Source : https://www.capital.fr/votre-carriere/7-conseils-pour-entreprendre-avec-succes-1442162