Les porteurs de projets disposent de statuts (portage salarial, entrepreneur salarié en coopérative) qui leur permettent de tester une idée tout en bénéficiant de la protection sociale des salariés. Reste que le potentiel et les créateurs de demain sont pour le moment assis sur les bancs de nos écoles et universités. Sur ce point, une initiative du gouvernement mérite d’être mise en lumière : le statut national d’étudiant entrepreneur.
Lancé en septembre 2014 à l’initiative du Ministère de l’Éducation Nationale, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, le statut national d’étudiant entrepreneur a été conçu pour être un véritable tremplin à la vie entrepreneuriale pour les étudiants français. Ce statut particulier permet aux étudiants de monter leurs projets d’entreprise durant leurs études et de conserver ou de retrouver le statut d’étudiant quand ils sont tout jeunes diplômés et ainsi certains avantages qui y sont associés.
Admis sur dossier, tout étudiant de moins de 28 ans et titulaire du baccalauréat peut bénéficier d’un aménagement de ses horaires d’études, de la possibilité de substituer au stage le travail sur son projet entrepreneurial, de nouvelles compétences en gestion d’entreprises et d’un accompagnement par le réseau des 29 Pôles Étudiants pour l’Innovation, le Transfert et l’Entrepreneuriat (PEPITE). Autre nouveauté, on lui propose d’obtenir un diplôme d’étudiant-entrepreneur : le D2E.
Après deux ans d’existence, cette initiative publique se fait progressivement connaître. En effet, le statut d’étudiant entrepreneur a été accordé à 1427 jeunes porteurs de projets en 2015-2016, contre seulement 645 l’année précédente. Les étudiants entrepreneurs sont en moyenne âgés de 24 ans, et ce nouveau statut hybride leur offre l’opportunité de mettre en pratique leurs études, de gouter à l’indépendance et de créer leur métier.
C’est Thierry Mandon, secrétaire d’État à l’Enseignement supérieur et à la Recherche, qui a impulsé ce projet visant à développer une culture de l’entrepreneuriat dans les universités et les écoles de France. Preuve en est que l’urgence de familiariser les jeunes à l’entreprise et à l’innovation trouve désormais un écho chez les responsables politiques français. Thierry Mandon, autrefois porte-parole du Parti Socialiste, affirme d’ailleurs : « nous devons développer une culture de la prise de risque ».
A noter d’autre part que le Ministère de l’Education envisage également de créer des pépinières de startups et de développer davantage d’espaces de coworking. Ces espaces de travail collaboratif visant à soutenir les jeunes entrepreneurs et faciliter la création d’entreprises fleurissent dans toutes les grandes villes de notre pays, preuve s’il en fallait que le travail poursuit sa profonde mutation.