Le comité statuaire du Mouvement des entreprises de France rend ce lundi son avis sur la demande de l’actuelle présidente de modifier les statuts pour briguer un troisième mandat…
Les jeux s’annoncent très serrés pour Laurence Parisot. En annonçant sa volonté mi-janvier de modifier les règles internes du Medef à quelques mois de l’arrivée à échéance de son second mandat le 1er juillet prochain, la présidence du Medef avait déclenché la polémique. Deux mois de débats plus tard, le comité statutaire du mouvement saisi à sa demande doit rendre son avis ce lundi devant le comité exécutif du Medef. Et la partie semble encore loin d’être gagnée.
Le conseil exécutif plutôt hostile à la réforme
Si les «sages» préconisent effectivement une refonte des statuts permettant à l’actuelle présidente briguer un troisième mandat, le conseil exécutif devra encore la valider à la majorité de ses 45 membres. Un vote qui pourrait se dérouler le 28 mars à l’occasion d’une réunion extraordinaire.
Or un sondage réalisé par l’AFP la semaine dernière auprès de 31 des 45 membres de l’instance dirigeante du Medef «fait apparaître un patronat divisé etplutôt hostile aux manœuvres de sa présidente».
Si la plupart, des responsables patronaux préfèrent garder l’anonymat, certains opposants se sont déjà exprimés publiquement, notamment les candidats déclarés à la présidence Pierre Gattaz, président du Groupe des fédérations industrielles (GFI), Geoffroy Roux de Bézieux résident fondateur d’Omea Telecom (Virgin Mobile) et le patron de PME Thibault Lanxade ou le candidat potentiel Frédéric Saint-Geours, patron de la puissante Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM). En province, les Medef Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côtes d’Azur sont mobilisés.
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Les rangs des soutiens officiels sont plus clairsemés. Parmi les partisans déclarés d’une réforme qui ouvrirait la voie à un maintien de la patronne des patrons, certains sont connus, comme le chef de file de l’Union française des industries pétrolières (Ufip) Jean-Louis Schilansky et celui de la Fédération Syntec Jean-Luc Placet ou encore Guillaume Cairou, président du Club des entrepreneurs qui dit représenter 18.000 entrepreneurs.
Un parcours semé d’embuches
Toutefois même si le conseil exécutif devait donner, à une très courte majorité, son feu vert à une révision des statuts favorable à Laurence Parisot sa victoire ne serait pas encore assurée. Pour être validée, cette réforme doit ensuite être adoptée, dans des délais assez brefs, en l’Assemblée générale par une majorité des deux tiers des 560 votants.
«Les projets de la présidente ne passeront jamais en AG», calcule un ténor patronal, cité par l’AFP avant de lâcher: «Autant arrêter les frais tout de suite».
Face à tant d’obstacles, la patronne du Medef ne se démonte pas. «J’ai l’audace d’espérer pouvoir soumettre ma candidature à un troisième mandat», déclarait Laurence Parisot au journal Le Monde daté de samedi du 2 mars. Avenue Bosquet, où se situe le siège de l’organisation, son entourage continue aussi d’assurer que les positions se décanteront une fois que les recommandations du comité statutaire seront connues.